Il était une fois un petit ourson qui habitait dans une grande et belle forêt. Il adorait y jouer, surtout avec les pierres ou avec les plantes qu'il y trouvait, il adorait grimper aux arbres ou sur les gros rochers. Il s'imaginait plein plein de choses quand il était tout en haut d'un arbre: un jour il était dans un vaisseau spatial à la conquête de l'espace, un autre jour sur un cheval à galoper derrière des visons, ou encore dans un char militaire en train de faire la guerre. Dans ces moments-là, il était le plus heureux du monde.

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Mais, dans une vie de petit ourson, il n'y a pas que les arbres et les jeux, il y a aussi l'école. Et oui, les oursons vont à l'école, pour apprendre à lire sur les feuilles des arbres et des arbustes, afin de savoir quelle plante est bonne pour lui. Il doit aussi apprendre à écrire sur les troncs des arbres, ce qui lui permet de marquer son territoire. A l'école des ours, ils apprennent aussi les règles de vie, comme ça, quand les ours se retrouvent entre eux, ils savent comment se comporter, ils savent ce qu'ils ont le droit et pas le droit de faire.

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Malheureusement, l'école était quelque chose de difficile pour le petit ourson. Il aimait bien y aller car il y retrouvait plein de copains, ensemble ils faisaient du sport, il y avait les récréations, des fois ils dessinaient ou faisaient des activités super intéressantes. Mais une partie de lui n'aimait pas de trop: quand tous les oursons étaient réunis pour les leçons, il n'y arrivait pas: il ne comprenait pas ce que disait la maîtresse oursonne, c'est comme si tout d'un coup, elle parlait avec la langue des loups, et lui, le petit ourson, il ne comprenait pas le langage des loups, alors il était perdu. Et ça le rendait triste. En plus, tout ce monde autour de lui, ça le faisait un peu peur. A la récréation, c'est pas pareil, il joue, et surtout, il court, si quelque chose ne lui plait plus, il peut courir vite vite vite pour aller se cacher ou pour aller jouer avec un autre copain. Mais dans la classe, il est obliger de rester assis, à la même place, et quoi qu'il arrive, il ne peut pas bouger. C'est ça qui est très difficile.

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Car, tout au fond de lui-même, ce petit ourson avait un peu peur. Vous savez de quoi il avait peur ? Des ours, des oursonnes et des oursons qui étaient autour de lui. Il les aimaient bien, mais il ne fallait pas que les copains soient trop présents, trop brutes, c'était important pour lui qu'il y ait une certaine distance entre les autres et lui. Jouer avec eux c'était bien, mais jusqu'à une certaine limite: quand c'était trop, il avait besoin de se retrouver tout seul, dans un arbre par exemple. Et quand il était de nouveau mieux, il voulait bien retrouver ses copains pour jouer avec eux.

Et vous l'avez devinez, à l'école, les oursons sont toujours ensemble, très proches les uns des autres, et ils ne peuvent pas bouger comme ils le veulent. Cette proximité était très dur pour lui. C'est un peu comme s'il se sentait continuellement en danger: devant lui, il y a la maîtresse ours, à côté et derrière lui, les oursons. Il devait toujours surveiller ce qui se passait autour de lui, il devait toujours faire attention à ce qui pouvait lui arriver. Il était presque toujours sur la défensive. Quand il était trop fatigué de toujours devoir surveiller, il partait dans son imagination, quelque part où il pouvait se sentir en sécurité, et les ours qu'il avait autour de lui était alors comme des étrangers.

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Les moments de la classe se passaient comme ça pour le petit ourson: ou bien en train de surveiller que tout va bien, ou bien en train de rêver.

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Vous pouvez bien imaginer que dans ces conditions, le petit ourson n'arrivait pas à travailler. La maîtresse du petit ourson s'inquiétait, car c'était important pour elle que tous les oursons comprennent bien tout ce qu'elle disait, et qu'ils arrivent à faire ce qu'elle leur demandait. Alors, la maîtresse ours voulu rencontrer les parents du petit ourson pour discuter avec eux.

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Ils se sont rencontrés plusieurs fois, et, un jour, la maman du petit ourson raconta une chose très triste qui lui était arrivée: quand elle était une petite oursonne, des ours lui avait fait du mal, ils l'attaquaient souvent, ils venaient même des fois la nuit, ils la réveillait en sursaut pour l'embêter, pour lui faire peur. Quand elle était à l'école, comme elle était toujours un peu triste, les autres oursons aimaient bien se moquer d'elle. Alors, cette maman ours a grandi avec en elle une peur des ours et des oursons, car pour elle, il y existait toujours un risque que les autres l'embêtent ou se moquent d'elle, c'est comme si tous les autres étaient dangereux pour elle.

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Elle a grandi, et elle est devenu maman à son tour. Comme le petit ourson était très intelligent, et qu'il savait tout ce que ça maman ours ressentait, il a toujours cru que les autres ours et oursons pouvaient être dangereux pour lui; pour lui, c'était sûr que les autres pouvaient toujours lui faire du mal: il regardaient les autres ours comme sa maman les regardaient, avec beaucoup de peur.

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La maman ours était très contente d'avoir pu raconter son histoire avec la maîtresse ours. Grâce à cela, elle comprit que tous les autres n'étaient pas comme les ours qu'elle voyait quand elle était petite: certains étaient méchants, mais heureusement ils ne sont pas très nombreux, et, au fond de son cœur, elle reconnaissaient ceux qui pouvaient faire du mal aux petits oursons, alors elle s'en éloignait tout simplement. Mais tous les autres étaient gentils, et elle réapprit à vivre avec eux, à partager des moments de joie et de bonheur avec eux.

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A partir de ce jour, elle pu regarder les autres ours en toute confiance. Et, à partir de ce jour, son enfant, le petit ourson n'eut plus peur non plus des autres ours: il voyait et sentait que sa maman n'avait plus peur, il n'y avait donc plus de danger. Lui aussi pouvait alors rester longtemps avec d'autres oursons ou d'autres ours en toute confiance. Il pu alors travailler à l'école, écouter et comprendre ce que lui disait la maîtresse ours.